Rompre le charme de la réalité consensuelle…

Accueillir toutes les expériences humaines !

La réalité consensuelle tire son existence d’institutions sociales qui tendent à masquer la réalité.
Nous découvrons la réalité quand nous parlons entre nous, en partageant notre histoire, en nous
encourageant mutuellement à faire face à notre passé et à explorer et nous réapproprier nos expériences. La réalité consensuelle, c’est un diagnostic psychiatrique. La réalité, c’est l’omniprésence des abus et des traumatismes.

La réalité consensuelle est ce qui unit proches et professionnels à faire la sourde oreille aux cris des patients dans les services psychiatriques. La réalité consensuelle soutient le bras et la seringue injectant de force des médicaments dans des fesses récalcitrantes. La réalité est ce à quoi je peux me relier qui me permette de me relier à l’autre.
A quoi nous sert la réalité consensuelle ? Si nous n’étions pas élevés dedans, ressentirions-nous le
besoin de la recréer ? La réalité consensuelle est, peut-être, rassurante pour la plupart des gens,
confirmant – en cas de doute – qu’on est « normal ». Mais qu’en est-il alors pour tous les autres ?
La peur contre la peur. L’un.e doit-il/elle craindre de perdre la tête du fait qu’il/elle se retrouve
confronté.e à la réalité, tandis que les autres craignent de perdre une réalité consensuelle qui ne
serait pas conforme aux faits ? L’envoûtement par la réalité consensuelle c’est s’agripper à quelque
chose qui paraît solide parce que tous les autres – enfin, pas tous les autres mais la plupart – s’y
accrochent aussi. Et c’est reprocher à celles/ceux qui ne s’y agrippent pas de la fragiliser en ne s’y
accrochant pas. Mais… et si celles/ceux qui ne s’y accrochent pas ont effectivement fait l’expérience de son intrinsèque et profonde fragilité ? De sa nature évasive et vaporeuse – illusoire. Et si celles et ceux qui ne s’y accrochent pas ont effectivement fait l’expérience directe de la dure et froide réalité cachée derrière ? Quelles que soient vos expériences, racontez-nous comment et quand vous avez pu vous libérer de la réalité consensuelle et ce qui s’est passé alors ? Parlez-nous de vos
découvertes, des leçons apprises et des questions suscitées. Créez des opportunités pour des personnes de se rencontrer autour de la réalité et de faire l’expérience de ce qui se produit alors.
Laissez les questionnements surgir et être mis en commun !
Les thèmes suggérés incluent (mais ne se limitent pas à) : trouver de la réassurance pour dépasser la
peur ; nous soutenir mutuellement pour regarder au-delà de la violence ; nous rencontrer plus en
profondeur que nos identités sociales ; soulever de multiples voiles de croyances sur les médicaments ; imaginer dans sa vie des espaces partagés éphémères ; conflits fertiles.